
7 astuces pour une bonne traduction technique
Les traductions techniques peuvent être un travail dur, spécialement pour un débutant. La spécificité des contenus et son but informatif exigent une écriture très claire et efficace. Si vous devez vous lancer dans ce genre d’activité sans trop savoir par où commencer, voilà un petit guide pour comprendre comment gérer une traduction technique.
Pourquoi les traductions sont-elles importantes?
Une traduction n’est pas que la simple translittération d’un texte dans une autre langue. Les Nations Unies, ayant même institué la Journée Internationale de la Traduction, nous le rappellent clairement: elles facilitent le dialogue entre les nations, permettent la compréhension et la coopération, favorisent le développement et renforcent la paix et la sécurité dans le monde. En gros, traduire est essentiel pour répandre la connaissance et démocratiser le savoir. Dans ce sens, par exemple, une bonne traduction technique peut impliquer un plus grand nombre de personnes dans le débat actuel sur les ressources énergétiques et le changement climatique!


Einova et les traductions techniques
Chez Einova nous sommes persuadés que la technologie améliore la qualité de la vie. Cependant, choisir un bon dispositif électronique n’est pas toujours évident, car le consommateur peut facilement se sentir désorienté. C’est aussi pour cette raison qu’il est fondamental de comprendre pourquoi un chargeur certifié est décidément plus fiable et sûr qu'un chargeur bon marché qui ne l’est pas. Et ainsi de même pour toute autre information pouvant aider dans le choix, soit elle plus générale ou extrêmement technique.
C’est là que le copywriting entre en jeu: Natasha — notre copywriter américaine et traductrice de l’italien/allemand à l’anglais — et moi avons ce rôle délicat de devoir rendre compréhensibles et universels des concepts parfois complexes et très spécifiques. De plus, nous devons le faire en trois langues différentes!
Elle a donc décidé de me poser quelques questions sur le travail de traductrice de contenus techniques (et pas que!) en langue française.
Derrière les coulisses du métier de traductrice
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Irene, tu traduis tes propres contenus de l’italien au français, ainsi que les miens de l’anglais à l’italien et au français. Quels sont les principaux défis auxquels tu dois faire face?
Irene: L’anglais est la langue officielle et universelle de la technologie. Traduire ce genre de vocabulaire dans d’autres langues est déjà un challenge en soi. Mais surtout, c’est un problème de structure de la phrase.
L’anglais admet des constructions du type “wireless fast-charging Qi-compatible charger”, qui consistent en une série d’adjectifs concaténés, suivis par un seul nom — construction très riche en information et pourtant compacte. En français ce n’est pas du tout le cas — et en italien non plus d’ailleurs. Il faut des prépositions, des articles, des propositions relatives et d’autres éléments qui prennent pas mal de place dans la phrase. Et on en arrive à chargeur sans fil avec charge rapide compatible avec les dispositifs Qi: décidément moins appétissant!
Et puis, tout le monde le sait: les français traduisent tout! Donc on passe d’un tout petit pc à un très long ordinateur portable…!
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Quel est ton “faux ami” préféré? Le mien à présent est gadget. Je sais qu’en français et en italien ce mot signifie “petit objet appétissant mais inutile”, alors qu’en anglais c’est un synonyme pour “petit appareil électronique”!
Irene: Je ne savais pas pour gadget! Le mien concerne les mots finalement et enfin. En italien, finalement se traduit par infine et enfin se traduit par finalmente…. Et je peux vous assurer que ça mène à confusion! Mais ce n’est qu’un exemple. Le pire c’est de mélanger constamment les deux langues à l’oral… Je me souviens avoir déjà utilisé le verbe interpellare en italien en ayant en tête le verbe “interpeller” français, bien que les deux n’aient pas vraiment la même signification!

Anyway, the truth is that I often surprise myself by using some kind of Frenchism in a completely inappropriate way: bilingualism can be so profoundly tricky!

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Qu’est ce qui différencie la traduction technique des autres types de traduction?
Irene: Tout d’abord, les sujets peuvent être très difficiles. La plupart du temps je dois étudier le contenu avant de commencer à le traduire. Comment dire, malheureusement, les souvenirs des cours de science du lycée ne suffisent pas! De plus, l’écriture doit être très précise et claire, tout en restant compréhensible pour un large public. On peut dire que c’est une balance entre l’exactitude technique et la lisibilité. J’en ai fait l’expérience en écrivant notre futur Glossaire — dont la réalisation, d’ailleurs, n’aurait pas été possible sans la précieuse collaboration de nos ingénieurs!
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Langue originale ou traduction: qu’est-ce que tu choisis au quotidien? (livres, blogs, film, etc)
Irene: Mon approche change selon la langue et le type de contenu. Je regarde films et séries télé exclusivement en langue originale sous-titrée, parce que je crois que l’intonation de la voix est extrêmement importante pour apprécier le talent expressif des acteurs. Même chose pour la littérature, où le choix du vocabulaire est crucial, spécialement pour la poésie.
Mais en toute honnêteté, parfois j’ai juste envie de chiller et de retrouver ma comfort-zone, et à ces moments là il n’y a rien de mieux qu’une bonne traduction!
7 astuces pour une bonne traduction technique
1
Si ce n’est pas clair pour vous, ça ne va pas l'être pour vos lecteurs non plus.
La première chose à faire pour une bonne traduction technique? Étudier le sujet. La science et la technologie peuvent être difficiles à aborder et, comme le disait Einstein, “tu n'as vraiment rien compris d'une chose jusqu'au moment où t'es capable de l'expliquer à ta grand-mère”! Donc, faites de votre mieux pour alléger la tâche de vos lecteurs. En particulier, essayez de comprendre quels sont le style et le vocabulaire qui s'adaptent le mieux au développement du sujet, sans oublier que votre objectif est de vous faire comprendre.
2
Lisez le texte en entier avant de vous lancer dans la traduction.
Quel est le message fondamental que je veux transmettre au lecteur? Pour répondre à la question, il faut que vous ayez lu (et compris) tout le texte en entier au moins une fois. Seulement après, vous pouvez commencer à traduire, petit à petit. On déconseille l’approche “phrase par phrase”: bien que les contenus techniques n’aient pas besoin de beaucoup de remaniements au passage d’une langue à une autre, travailler par paragraphes restitue une vision d’ensemble qui favorise la cohérence et la lisibilité de la traduction.
3
Adaptez la syntaxe à la langue que vous êtes en train d’utiliser.
L’ordre des mots dans la phrase, la longueur d’un paragraphe et la notion de temps sont des exemples de différences entre les langues. Traduire n’est pas du tout un exercice mécanique; au contraire, c’est une activité de réécriture, qui implique une bonne connaissance de la grammaire des deux langues et donc la capacité d’adapter les constructions d’une manière fluide et cohérente. Prenons ce même article: je l’ai traduit en français à partir de ma traduction italienne de l’original en anglais: les trois versions, bien sûr, ne sont pas du tout identiques, car ce qui compte est que le message fondamental passe bien dans les trois langues.


4
Adaptez les contenus aussi.
Ce n’est pas qu’une question de langue! Oui, les contenus scientifiques sont toujours à peu près les mêmes, indépendamment de la langue utilisée. Mais selon l’objectif de la traduction, vous pourriez décider d’adapter, ou changer, ou supprimer une partie du texte. Par exemple, si le but d’un article scientifique est de sensibiliser les lecteurs à l’usage des énergies renouvelables, en le traduisant du français à l’italien vous pourriez ne pas mentionner le nucléaire, car cette technologie n’est plus utilisée en Italie depuis longtemps — évidemment, il faut passer par l’approbation de l’auteur si ce n’est pas vous!
5
Les traducteurs automatiques peuvent aider, mais il faut faire gaffe.
L’apprentissage automatique est de plus en plus répandu, mais — pour la joie des traducteurs — les algorithmes ne sont pas encore capables de couvrir la multitude de synonymes et nuances qui caractérise la langue parlée. Google Translate, DeepL, ou Reverso peuvent être utiles dans les traductions directes de termes techniques, mais si vous voulez que votre texte ait du sens, évitez de trop vous en servir!
6
Changez les acronymes et le format de date et heure.
L’acronyme italien et anglais de ADN est DNA; l’Union Européenne est UE en Europe et EU aux États-Unis. La Journée Internationale de la Traduction se tient le Septembre 30ème à New York et le 30 septembre à Paris, et pendant que j’écris cet article il est 5:00 PM aussi bien que 17h! Bref, revenant à la réécriture, ces petits détails sont également importants.
7
Recevez l’approbation d’un expert sur vos contenus.
Et on revient au point numéro 1: même si vous avez bien étudié le sujet d’un texte technique, un œil expert va forcément capter d’éventuelles incongruences ou ambiguïtés au niveau des contenus — nos ingénieurs en savent quelque chose!